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MATCH ENTRE UN POT ET SON POTIER
"Quelle perversité que la vôtre ! Le potier doit-il être considéré comme l'argile, pour que l'ouvrage dise de l'ouvrier : Il ne m'a pas fait ? Pour que le pot dise de son potier : Il n'a pas d'intelligence ?" (Esaïe 29, 16)
Hier, j'ai posé une série de questions que l'homme aime jeter à la face de Dieu et de ses représentants. Et si Dieu nous renvoyait ces questions ? S'il disait : qui sont-ils, ces hommes qui se permettent de me juger ? Qui se permettent de se faire la guerre et de rayer de la carte telle ou telle grande ville ? Qui se permettent de juger de ce qui est bien ou mal ?
Vous savez quoi ? Je trouve que ces questions sont bien plus pertinentes. Pas vous ? Qui sommes-nous pour juger un être qui nous dépasse infiniment en intelligence et en connaissance, qui est à l'origine de tout ce qui existe ? Le droit de décider ce qui est bien ou mal, nous nous en servons fort mal. Car contrairement à lui, nous ne faisons pas vraiment la différence entre le bien et le mal, mais plutôt entre ce qui nous plaît et ce qui ne nous plaît pas.
Jésus a dit qu'on reconnaît un arbre à ses fruits. Si je regarde à l'organisation de l'univers, à la beauté de la création, à sa manière merveilleuse de fonctionner, à la joie qu'elle émane ; si je constate que nous avons sérieusement endommagé la création terrestre, que nous n'arrivons pas à reproduire sa beauté ou son organisation, alors je sais qui a raison : ce n'est pas l'homme, pas moi. C'est Dieu !
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Rapport de la Mission évangélique luthérienne de la Rédemption de Troyes
-------------------------------------------------------------------------------------------La Mission de Troyes rend grâce au Seigneur de pouvoir envisager de pouvoir intensifier son travail d'évangélisation dans notre ville.
Nous remercions le Conseil Régional Paris - Poitou de son soutien tant matériel que moral.
Notre projet repose sur le besoin d'avoir une image, un visage vers l'extérieur, le luthéranisme est pratiquement étranger à toute personne dans cette région où le protestantisme n'a toujours été que faiblement implanté donc marginal (présence d'une paroisse de l'ERF), l'implantation ces dernières années de diverses églises évangéliques a même un effet perçu parfois de manière négative, le public ayant une mauvaise image de ce que présentent les médias.
Le dimanche 2 mai 2010 nous avons eu le bonheur de célébrer le premier culte dans ‘'nos murs'', jusqu'au dernier moment il y a eu beaucoup de travail préparatoire et les derniers jours ont été bien remplis.
Les gens du quartier nous accueillent avec curiosité et semblent satisfaits de notre présence ce qui permet quelques contacts.
Nous aurons donc un cycle d'un culte minimum tous les quinze jours, mais le plus important est que nous tenons des permanences (tous les mercredis après-midi) et recherchons le contact qui se fera :
- par la distribution d'affichettes dans les boîtes à lettres
- les mêmes affichettes seront apposées sur les pare-brise des voitures en stationnement.
- des affichages auront lieu également sur les panneaux réservés à l'affichage libre en divers endroits de la ville (affiches grand format invitant à des cercles d'études bibliques)
- autres démarches auxquelles nous devrons réfléchir.Le bail qui a été signé a une durée de 23 mois, une période pendant laquelle tout devra être mis en œuvre pour obtenir un élargissement de la communauté et une rentabilisation de l'investissement, termes peut-être affairistes mais imposés par notre monde moderne.
Membres et fréquentation :
- actuellement nous comptons un total de 5 membres et 5 sympathisants dont 2 enfants qui suivent un catéchisme dit de ‘'premier pas''.
Quelques éléments relatifs à l'implantation :
Troyes et l'agglomération comptent +/- 100.000 habitants, la région est orientée vers le tourisme depuis la disparition de son industrie textile.
Plusieurs universités y sont installées depuis quelques années, les locaux de la mission sont situés à deux pas du centre ville, une centaines de mètres de la cathédrale et dans un quartier où résident de nombreux étudiants, un campus est à moins de 500 mètres.Le diacre se réjouit du soutien et de l'engagement du petit groupe ‘'chacun met la main à la pâte'' en fonction de ses possibilités.
Troyes, le 4 mai 2010
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« Je suis le chemin, la vérité et la vie » Jean 14
Jubilate - 3e après Pâques. Jean 14. 1-7
Frères et sœurs, j'espère que vous êtes de meilleurs disciples que Thomas. Jésus venait de dire : «Croyez en moi. Je vais vous préparer une place. Je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi». Mais Thomas ne comprends pas. Alors Jésus précise : «Je suis le chemin, la vérité et la vie. On ne vient au Père qu'en passant par moi». Et vous ?
Comprenez-vous les paroles de Jésus quand il dit : je suis le chemin, la vérité et la vie ? Ou en êtes-vous encore, avec Thomas, à poser la question : Seigneur, je ne sais pas où tu vas, comment pourrais-je en connaître le chemin ?
I
Première déclaration de Jésus : je suis le chemin. C'est court, c'est net, c'est précis. Un chemin est une trace visible au sol, praticable, conduisant d'un endroit à un autre. L'endroit vers lequel Jésus veut nous conduire, c'est le Paradis. Et il dit : pour y aller, passez par moi !
Les hommes, de leur côté, ont ouvert de nombreuses voies vers une vie meilleure. Ils sont à l'origine de magnifiques innovations technologiques pour alléger le travail et augmenter les richesses. Ils ont trouvé des vaccins et des médicaments pour vaincre quantité de maladies de sorte que l'espérance de vie a presque doublé au cours du 20e siècle. Ils ont mis leurs talents au service du confort et des loisirs pour la rendre encore plus passionnante. Ils ont mis en place des systèmes mutualistes et des services sociaux pour se protéger des coups durs et venir en aide aux plus défavorisés...
Parallèlement, le patrimoine de l'humanité nous livre un très grand nombre de contes et de légendes sur la quête de l'immortalité. Sciences occultes, ésotérisme, pacte avec le diable, combien de rêves depuis le mythe de Faust pour obtenir le bien suprême : la vie éternelle ? L'homme est indéniablement amateur de spirituel et de philosophie, mais il s'égare sur des pistes aléatoires qui le conduisent à des impasses. Paul dit que l'homme cherche Dieu en tâtonnant. Sans le secours de l'Esprit, il est comme un touriste dans un pays étranger sans guide, sans carte routière, sans argent ni connaissance de la langue locale. A moins d'une rencontre qui le sauvera, sa situation est désespérée.
Jésus est le chemin parce qu'il est venu arracher les hommes à leur détresse spirituelle. Il s'est fait homme. Il a pris sur lui leurs péchés et sa mort leur donne la vie. Sa résurrection éclaire l'horizon. Son ascension atteste que le chemin vers le ciel est ouvert, la voie tracée, l'accès facile.
« Tous les chemins mènent à Rome », dit-on. Selon Jésus, un seul mène au ciel ! Donc, si quelqu'un vous dit : « On va au ciel comme on va à Rome », ce qui revient à dire : « Toutes les religions se valent », pensez aux paroles de Jésus.
Ecoutez cet avertissement (Mt 24.23) : « Si quelqu'un vous dit: Le Messie est ici, ou : Il est là, ne le croyez pas, car de prétendus messies et de prétendus prophètes surgiront ; ils feront de grands prodiges et des signes miraculeux au point de tromper, si c'était possible, même ceux qui ont été choisis. »
Pourtant, les pasteurs ont toujours souffert de la désertion des brebis. Paul écrit aux Galates : « Je m'étonne que vous vous détourniez si vite de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ pour passer à un autre évangile. Ce n'est pas qu'il y ait un autre évangile, mais il y a des gens qui vous troublent et qui veulent déformer l'Evangile de Christ. Mais si quelqu'un - même nous ou même un ange venu du ciel - vous annonçait un évangile différent de celui que nous vous avons prêché, qu'il soit maudit » !
Jésus se présente au monde comme le seul intermédiaire entre Dieu et les hommes et l'unique auteur de leur salut. Alors si nous voulons avancer vers le ciel, nous devons suivre le Christ : il montre le chemin. Bien plus : il personnifie le chemin. Le guide de la randonnée s'appelle l'Evangile et le saint Esprit l'ouvre à tous ceux qui cherchent la vérité.
II
Alors justement, Jésus dit : je suis la vérité.
Voilà une affirmation capitale ! A quoi bon la foi sans fondements solides ? Aucune consolation n'est possible sans promesses divines. L'Eglise ne peut pas s'épanouir si elle n'est pas certaine du Christ et de sa doctrine.
C'est tellement vrai que huit siècles avant sa venue, Esaïe déclare (54) : « Même si les montagnes s'éloignaient, même si les collines étaient ébranlées, mon amour ne s'éloignera pas de toi et mon alliance de paix ne sera pas ébranlée, dit l'Eternel qui a compassion de toi ».
Mais quelle est la réalité aujourd'hui ? Souvent, j'entends dire : il y a la foi et il y a la religion. La foi, c'est croire que Dieu existe. Ça peut être une affaire strictement personnelle ; tellement personnelle que l'on peut se dire non-pratiquant. La religion, c'est pour beaucoup adorer Dieu selon telle ou telle tradition. Sans compter tous ceux qui composent leur religion comme on élabore un plat, en associant des produits d'origines diverses. Les gens appliquent toutes ces distinctions séduisantes au judaïsme, au christianisme, à l'islam et à une infinité d'autres pratiques. Jésus, de son côté, déclare calmement qu'il est la Vérité. Sa personne, son oeuvre et son enseignement sont uniques et définitifs. Quel contraste !
Pourquoi cette exigence de vérité ? Parce qu'il veut que nous soyons sûrs du chemin sur lequel nous marchons. Du reste, en disant : Je suis la Vérité, Jésus nous rappelle que la Bible a été contrôlée et garantie par le Saint Esprit. C'est une belle réponse à ceux qui disent : Comment pouvons-nous être sûrs d'un texte écrit par des hommes ?
La science émet souvent des hypothèses de travail pour tenter d'expliquer les choses. Christ n'est pas une hypothèse de foi parmi les opinions des hommes. Il est la vérité révélée par Dieu lui-même !
Même au sein du christianisme, ce que l'on entend beaucoup maintenant, c'est : « Oh, vous savez, telle église ou telle autre, qu'importe la doctrine pourvu qu'on croie en Dieu. » Jésus ne dit jamais : qu'importe la doctrine. Lui ne fait de distinction entre foi et religion. Il affirme que son message est assez clair pour être reçu et vécu tel quel.
C'est pourquoi il ordonne à l'Eglise : « Enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit » et non pas « enseigner-leur à observer tout ce qui vous paraît juste, ou ce qui vous passe par la tête » !
La notion de vérité est permanente dans la Bible. Déjà dans l'Ancien Testament, le psalmiste demande à Dieu (Ps 25) : « Conduis-moi dans ta vérité». Jésus dit : «je vous ai enseigné la vérité que j'ai entendue de Dieu... (Et) Je suis venu pour rendre témoignage à la vérité... (Ou encore) Père, sanctifie-les par ta vérité ». Saint Jean introduit son témoignage par cette parole : « La grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ ».
L'apôtre dit clairement : tout l'enseignement et les œuvres de Jésus sont fiables à cent pour cent. Cela implique nécessairement la fidélité, la certitude et la conviction. Quand Pierre dit : « Seigneur, à qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle », il est profondément convaincu que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant et que sa doctrine surpasse toutes les autres.
Le monde dit qu'en matière de foi, on est sûr de rien. Eh bien c'est faux, et c'est même profondément affligeant ! Dieu n'a pas donné une loi sujette à l'erreur, à l'incertitude ou aux amendements - comme en politique. Il n'y a pas de « mise à jour » en théologie comme pour nos programmes informatiques ! Christ est venu nous révéler l'exacte vérité sur la vie et le salut. Cette révélation est contenue dans la Bible et chacune de ses pages engage l'homme tout entier.
Toute l'Ecriture est désormais une démonstration de puissance et de vérité.
L'Eglise qui dirait: «la doctrine doit être en constant ajustement avec les aspirations du moment» abandonne nécessairement ses confessions de foi pour un terrain dangereux : celui de la subjectivité et du relativisme. On considère en effet que l'Evangile sera plus crédible s'il plaît au monde et colle avec la raison.
Cela explique aussi pourquoi Paul nous incite à la prudence. On a raison d'être méfiant, surtout en matière de religion. Il y a tant de faux docteurs ! Il y a tant de philosophies séduisantes et dangereuses !
Du reste, toute l'histoire de l'Eglise est salie par des querelles de doctrines. Au sujet du diable, Jésus dit : « Il est menteur et le père du mensonge... quand il parle, il parle de son propre fond. Il ne se tient pas dans la vérité ». Au sujet des faux prophètes, Jésus dit : «Tenez-les à distance ! Ils viennent à vous en vêtement de brebis, mais au-dedans ce sont des loups ravisseurs ». Certains savent donc parfaitement exploiter cette faiblesse de « l'homme naturel, dont Paul dit qu'il n'accueille pas les choses qui sont de l'Esprit de Dieu ».
Si nous voulons voir clair sur le chemin, si nous voulons marcher sur du solide, si nous-mêmes voulons être une lampe qui brille dans le monde, nous devons nous attacher au Christ, car sa parole est vérité.
C'est pourquoi un berger digne de sa vocation ne promène pas en chaire un regard intrigué sur les évangiles en demandant, comme Pilate : Qu'est-ce que la vérité ? Il console plutôt les âmes qui lui sont confiées en disant : Seigneur, tu es vraiment digne d'être écouté avec la plus grande attention, parce que ta parole est la vérité.
III
Je suis le chemin et la vérité, dit Jésus. Il affirme aussi être la vie. Ni plus, ni moins. Quelle extraordinaire prétention ! Pourtant, nous ne devrions pas être surpris : cette troisième affirmation est l'aboutissement des deux autres : le chemin et la vérité n'ont qu'un but : conduire à la vie. Cette vie qui est le bien suprême du matin de Pâques.
Malheureusement, même les croyants peuvent perdre de vue cette conclusion logique. J'en veux pour preuve un sondage récent du quotidien La Croix, sondage qui révèle que 28% des chrétiens ne croient pas en la vie éternelle !
On peut alors se demander sur quel chemin sont ces gens ! Ce qu'ils attendent du Christ et de la foi chrétienne... Rien, sans doute, si ce n'est une forme de morale limitée à cette vie terrestre.
Frères et soeurs, bien des gens qui nous côtoient dans notre famille, au collège, au lycée et au travail empruntent volontairement un chemin qui n'est pas celui de l'Evangile. L'affirmation qui s'impose est qu'ils sont privés de l'essentiel : le pardon et la vie. C'est insupportable ! Mais cette affirmation aussi fait partie de la vérité.
Par opposition à un destin de mort, Jésus proclame qu'il est la vie. Et il te rappelle que toute sa mission poursuit ce but. Il s'est donné en sacrifice pour que tous les hommes aient la vie en abondance. Son message prend ainsi une dimension universelle !
Alors c'est bien de militer contre la guerre, la torture, l'avortement, le chômage, la pollution et tous les régimes qui asservissent l'homme, mais à quoi sert-il que le monde protège la vie s'il perd son âme, dirait Jésus aujourd'hui.
Si nous voulons trouver une vraie qualité de vie, celle qui nous délivre de la pollution du péché et partager cette espérance avec nos proches, nous devons écouter Jésus et le suivre ; il a les mots qui pardonnent, qui nous ressuscitent pour une vie de témoignage par l'Esprit qui nous habite. Sa présence à nos côtés bénit notre vie dès maintenant et jusqu'à la mort.
Jésus est un chemin infiniment précieux. Son message exige la plus grande attention et le plus grand partage, parce que c'est le message de la vie éternelle.
Rappelez-vous la question de Thomas : Seigneur, je ne sais pas où tu vas, comment puis-je en connaître le chemin ? J'espère vous avoir donné ce matin quelques éléments de réponse. Sachez toujours expliquer pourquoi Jésus est le chemin, la vérité et la vie. Avec douceur et respect, mais aussi en toute clarté, comme nous y autorise l'Evangile. Soyez vous-mêmes sur ce chemin et marchez vers la vie éternelle !
Amen !
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« Dieu vivant, fais retentir en nous l'appel de ta Parole, pour que le peuple de tes fidèles, marchant avec lui sur la terre des hommes, entre aussi dans la joie éternelle avec son unique berger : Jésus-Christ, notre Seigneur ; il vit et règne avec toi, Père, et le Saint-Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles ! »
2°Pâques - Misericordias Domini, Jean 21. 15-19
Frères et sœurs, ce dialogue entre Jésus et Pierre convient bien au thème d'aujourd'hui, dimanche du bon Berger. Nous voyons en effet comment le Seigneur peut confier à un disciple convalescent ce qu'il a de plus cher à son cœur : « Prends soin de mes brebis », lui dit-il. Mais avant de reprendre sa place dans le cercle des apôtres et partager avec eux le ministère du berger, Pierre devait réapprendre les trois vertus du serviteur : l'humilité, l'amour et l'obéissance.
I
L'humilité. On retrouve souvent chez un enfant certains traits de caractère de son père, des expressions, une façon d'être. L'éducation a laissé des traces pour la vie. De même, un disciple est souvent l'empreinte de son maître, surtout quand ce maître s'appelle Jésus et que l'on a eu le privilège de l'accompagner pendant trois ans. Quel exemple d'humilité Pierre a-t-il reçu de Jésus ?
Jésus était le Fils de Dieu de toute éternité, l'égal du Père, le Roi du ciel et de la terre. Dans tout le sens du terme, il était riche, riche en majesté, en puissance, en force, en honneur, en gloire. Il était riche parce que l'univers entier et toutes ses richesses étaient sa création, sa possession.Pourtant, il se décrit à travers les plus humbles du peuple, à commencer par les enfants. Devant les apôtres et leurs rêves de grandeur, il appelle un enfant, le place au milieu d'eux et dit : « Celui qui se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux » (Mt 18.5). Face à l'hypocrisie des scribes et des pharisiens, « il a élevé les humbles » du peuple (Lc 1.52) : les bergers, les marginaux, les estropiés, tous les Zachée et les Marie-Madeleine.
Il se présente lui-même comme un berger, mais d'un genre tout à fait particulier : il ne fait qu'un avec le Père et parle comme seul Dieu peut parler : si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé... Je donne la vie éternelle (Jn 10.9-10s).
Car ce roi était aussi riche en miséricorde. Paul déclare : « Vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ. » Il a eu compassion de la race humaine, il a voulu participer à son salut alors qu'elle courait vers la mort.
Humble, Jésus ? Et plus encore : « Il s'est humilié lui-même en faisant preuve d'obéissance jusqu'à la mort, même la mort sur la croix » (Ph 2.8). Les insultes et les affronts se sont abattus sur lui. Esaïe avait bien prophétisé : « Il a été méprisé et délaissé par les hommes, homme de douleur, habitué à la souffrance. » (53.3). Le bon Berger a supporté tout cela pour nous. Il ne savait où reposer sa tête. Dans un sens, il était plus pauvre même que les oiseaux ou les renards de la forêt. Il s'est humilié à l'extrême pour être obéissant jusqu'à la mort à cause de nos péchés.Frères et sœurs, que pensons-nous de notre Seigneur ? Est-il bien pour nous le bon Berger du psaume 23, le Christ Eternel ? Le laissons-nous vivre en nous ? Suivons-nous ses traces ? Le servons-nous et servons-nous ses frères dans le besoin ? Que Dieu nous accorde d'agir comme l'apôtre Pierre ! Observons-le.
Nous savons dans quels tourments il se débattait. Pendant le Carême, nous avons assisté, bouleversés, à son triple reniement. Nous l'avons vu aussi en pleurer amèrement. A ce moment précis, le disciple avait perdu son maître et son sauveur. L'âme de Pierre avait grand besoin d'être consolée ! C'est pourquoi nous le voyons courir au tombeau, le matin de Pâques. Et, dimanche passé, Jean nous a raconté comment il avait sauté à l'eau pour parler le premier au ressuscité. Il semble que la mise au point n'intervienne que maintenant, après le repas. « Simon, Fils de Jonas, m'aimes-tu plus que ceux-ci ? » Jésus ne lui fait pas reproche de son reniement, mais la tournure de sa question doit obliger le disciple à rentrer en lui-même, et à se remémorer sa suffisance : il avait dit que si tous le reniait, lui ne le ferait pas. J'aime ce pasteur qui ne reproche rien à Pierre de ce qu'il a fait, mais va pour son bien jusqu'au fond de son âme, jusqu'à cette fausse confiance qui a provoqué sa chute.Et que vois Jésus ? Les larmes de l'apôtre, son dégoût de lui-même, son désespoir d'avoir été le plus minable des apôtres alors qu'il se prétendait plus fort que les autres dans sa fidélité jusqu'à la mort ! C'est une expérience qui vous marque pour la vie et dont on ne ressort pas sans une grande blessure au fond du cœur. Mais c'est en sondant son cœur, justement, en le lui faisant connaître à lui-même, que Jésus va consoler son disciple. C'est ce que le Seigneur fait toujours. Mais pour l'instant, brisé et repentant, Pierre en appelle humblement à la connaissance du Seigneur, qui sonde tous les cœurs. Il lui répond : « Oui Seigneur, tu sais que j'ai de l'amour pour toi. » Mis à l'épreuve dans la cour de Caïphe, Pierre s'était montré infidèle au moment qui exigeait d'être fort - comme il l'avait dit. Mais, grâces à Dieu, malgré toutes nos faiblesses, il y en a un qui sait ce qu'il a mis lui-même au fond de nos cœurs. Mes amis ! Si le bon Berger nous sonde et nous force à connaître la racine du mal en nous, il reconnait aussi ce qu'il a créé au plus profond de nous-mêmes. Une fois que nous sommes à genoux, « il fait grâce aux humbles » dit l'Ecriture, et nous renouvelle son amour.
II
Pierre était à bonne école pour apprendre l'humilité. Il l'a aussi été pour apprendre l'amour. Quel exemple d'amour Pierre a-t-il reçu de Jésus ? Dans son amour, Jésus s'est donné lui-même. Il a laissé derrière lui ses vêtements royaux pour choisir la tunique d'un serviteur. Il est venu ici-bas sous la forme d'un serviteur, né comme tous les hommes.
Qu'est-ce qui fait de lui le berger des brebis ? Prend-il ce titre parce qu'il les appelle, les fait sortir et marche devant-elles ? Non, tout cela en est la conséquence, et non la cause. Jésus affirme être le bon Berger, car il veut garder la vie de son troupeau ; il l'a prouvé en donnant sa vie pour ses brebis, en sacrifiant sa vie sur la croix afin que tous soient attirés vers lui et trouvent la paix, sachant que tout péché est pardonné. Il est le bon Berger parce qu'il donne sa vie pour ses brebis. C'est sa mort qui fait de lui notre Sauveur ; il nous a communiqué sa vie en mourant pour nous. Bien plus : il donne sa vie de lui-même, parce qu'il le veut, et il l'a donnée afin de la reprendre en ressuscitant des morts.
Désormais, il nous donne tout ce dont nous avons besoin pour que nous ayons une vie féconde et joyeuse en lui, dès maintenant et pour toujours. Frères et sœurs, connaissez-vous cette abondance ? La demandez-vous au Seigneur ? Chaque jour de la semaine, et particulièrement le dimanche, recevez-vous ses preuves d'amour ? Quelles que soient nos fautes passées, jeunes ou âgés, tous nous formons le peuple du Christ et nous sommes entre ses mains ! Que Dieu nous accorde d'aimer comme l'apôtre Pierre ! Ecoutons-le.
Avec beaucoup de tact, nous l'avons dit, Jésus remet les pendules à l'heure : l'essentiel, ce n'est pas la force de caractère du disciple, mais la réalité de son amour pour le maître. Deux fois, Jésus demande à Pierre : m'aimes-tu ? Un verbe très fort qui exprime tout ce que le bon Berger offre aux hommes : la communion restaurée avec Dieu, la vie éternelle auprès de lui. En retour, Jésus attend des disciples un don de soi analogue, le respect des commandements, la mise en pratique de sa parole, un amour illimité du prochain dont la source est en lui-même.
« Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu ? » Pierre, qui a appris l'humilité, proteste seulement de son affection pour Jésus. C'est une nuance que notre langue ne peut pas rendre et que nos bibles traduisent par : « Oui, Seigneur, tu sais que j'ai de l'amour pour toi - ou : tu sais que tu m'es cher ! » (V.14,16) C'est alors que Jésus lui demande encore, en prenant cette fois le mot choisi par l'apôtre : « Simon, fils de Jonas, as-tu de l'amour pour moi ? » Pierre fut attristé de ce que Jésus lui avait dit, la troisième fois : « As-tu de l'amour pour moi ?». Il aurait pu protester, souligner que tous s'étaient engagés à ne pas l'abandonner ; il aurait pu rappeler l'incrédulité de Thomas, les ambitions de gloire des fils de Zébédée, la désertion générale après Getsémané. Mais ce Pierre-là n'existe plus. Alors, il s'en remet avec plus d'insistance à la connaissance intime des cœurs qu'il reconnaît à son Maître : « Seigneur, tu sais tout, tu sais que j'ai de l'amour pour toi. » (v.17).
Un apôtre est déchu de son ministère. Pour le réintégrer dans l'apostolat, lui permettre d'être à nouveau son porte-parole, Jésus pose une seule condition, celle qui, dans ce cas précis est la plus importante : aimer le bon Berger. Un seul échange aurait suffit à marquer la réhabilitation de Pierre et la confiance que Jésus lui accorde. Mais vous avez compté, je pense : le dialogue est répété une deuxième, puis une troisième fois, en écho au triple reniement.
Frères et sœurs, cette insistance signifie que Jésus n'ignore pas la faiblesse de ceux qu'il appelle à le servir ; nous ne pouvons nous engager dans ce service qu'avec humilité et reconnaissance. Il a effacé définitivement les conséquences du reniement de Pierre. Comment, en effet, l'apôtre aurait-il pu accomplir correctement sa mission si le poids de son péché avait continué à peser sur sa conscience ? De même, subsiste-t-il encore dans ton cœur le moindre doute de son amour pour toi ? Recherches-tu dans ton baptême l'Esprit qui habite en toi ? Vois-tu ce bon Berger marcher devant toi ? Tout cela ne devrait-il pas nous inciter à le servir avec plus de joie ?
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LA SOURCE DE LA FOI
Lire : Hébreux 11, 32-39
« Ayons les regards fixés sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi. En échange de la joie qui lui était réservée, il a souffert la croix. »
Hébreux 12, 2.
« Par la foi. » Ces mots résument tout le chapitre 11 de l'épître aux Hébreux. Lisez-le pour le découvrir. Il nous raconte comment le peuple de Dieu a remporté des victoires incroyables sur ses ennemis et les forces du mal.
Il y a eu de tout temps des gens prêts à subir la persécution et parfois même la mort, parce qu'ils n'avaient aucune envie de renier Dieu. C'est d'eux que nous nous souvenons en ces derniers jours de l'année liturgique qui tournent nos regards vers l'éternité. Nous remercions le Seigneur d'avoir suscité ces modèles de foi et de fidélité et lui demandons de nous donner l'envie et la force de marcher sur leurs traces.
« Par la foi » nous sommes unis à tous ceux qui nous ont précédés en confessant que Jésus-Christ était leur Sauveur. Par elle nous sommes unis à tous ceux qui confessent son saint nom et cherchent pardon et salut auprès de lui. Quelle est la source de cette foi ? Notre texte nous dit : « Ayez les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi. » C'est de cela que nous voulons nous souvenir aujourd'hui. Personne ne peut se donner la foi. Personne ne peut décider : à partir d'aujourd'hui je vais croire. La foi est un cadeau du Seigneur. Elle se fortifie et s'affermit à l'écoute de sa Parole, dans le souvenir des grâces qu'il nous a offertes dans le Baptême et en célébrant avec humilité et gratitude la Sainte Cène, le repas du divin pardon.
Seigneur, donne et augmente-moi la foi. Rends-moi fort et fidèle pour que je remporte la victoire! Amen.
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