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Par lutherien le 7 Décembre 2009 à 17:44
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Le Roi vient. Ouvrez-lui vos cœurs !
Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion du Saint-Esprit soit avec nous tous ! Amen.
Psaumes 24
Psaume de David. A l'Éternel la terre et ce qu'elle renferme, Le monde et ceux qui l'habitent!
Car il l'a fondée sur les mers, Et affermie sur les fleuves.
Qui pourra monter à la montagne de l'Éternel? Qui s'élèvera jusqu'à son lieu saint? -
Celui qui a les mains innocentes et le coeur pur; Celui qui ne livre pas son âme au mensonge, Et qui ne jure pas pour tromper.
Il obtiendra la bénédiction de l'Éternel, La miséricorde du Dieu de son salut.
Voilà le partage de la génération qui l'invoque, De ceux qui cherchent ta face, de Jacob! -Pause.
Portes, élevez vos linteaux; Élevez-vous, portes éternelles! Que le roi de gloire fasse son entrée! -
Qui est ce roi de gloire? -L'Éternel fort et puissant, L'Éternel puissant dans les combats.
Portes, élevez vos linteaux; Élevez-les, portes éternelles! Que le roi de gloire fasse son entrée! -
Qui donc est ce roi de gloire? -L'Éternel des armées: Voilà le roi de gloire!
Une fois de plus la saison de l’Avent s’ouvre devant nous ; cette saison pendant laquelle retentit dans l’Église chrétienne sur la terre l’appel solennel de préparer le chemin du Seigneur et de lui ouvrir nos cœurs, afin qu’il puisse y descendre et y accomplir son œuvre salutaire – comme jadis il est venu dans la chair et dans ce monde pour racheter, sauver, guérir et consoler tout ce qui était perdu.
C’est un appel à la fois joyeux et sérieux : joyeux parce qu’il nous rappelle et renouvelle la promesse certaine et efficace de toutes les bénédictions dont le Dieu de notre Salut veut nous combler ; sérieux parce que la divine Parole nous rappelle l’immense détresse qui étreint le monde des hommes, et aussi notre vie – puisque sans le secours du roi de Gloire nous serions perdus ! Et sérieux, aussi puisque tout chrétiens que nous sommes, nous avons sans cesse besoin d’être ainsi appelés à la repentance et à un renouveau de notre foi et de notre fidélité envers le Seigneur. Oh ! que nos cœurs sont souvent las et fatigués – après une année de difficultés et de soucis -, remplis de crainte au milieu des tourments de ce monde, et nous oublions l’immense grâce de notre vocation divine, nous n’arrivons pas à puiser dans les sources éternelles les joies pures et abondantes que nous devrions y trouver ; et nos mains sont fatiguées aussi, faibles dans le service de notre Maître céleste et de son royaume ; et nos bouches fermées, lentes à proclamer la gloire de notre Sauveur et sa Parole salutaire.
Que Dieu, dans sa Grâce, veuille donc remuer nos cœurs en cette saison de l’Avent et les ouvrir largement par son appel, tel qu’il retentit à travers la Bible, comme par exemple ce matin dans ce beau Psaume de David.
Le Roi vient ! Ouvrez-lui vos cœurs
- pour reconnaître sa gloire ;
- pour être enrichis par ses bénédictions, et
- pour le servir toujours mieux avec vos dons.
Ce sont là les pensées maîtresses que le roi David exprime dans notre psaume et que nous voulons méditer.
Le roi David a fort probablement écrit et chanté ce magnifique cantique divinement inspiré, à l’occasion du transfert de l’Arche de l’Alliance vers le nouveau Tabernacle édifié sur la Montagne de Sion dans la Ville Sainte de Jérusalem, à l’emplacement du futur temple.
C’était pour ce vieux roi et prophète une immense joie de pouvoir dédier ce tabernacle à la gloire du Dieu de salut, où chaque jour il pourrait se rendre près de l’arche de l’Alliance, symbole de la présence de la grâce divine et de la promesse éternelle de la venue du Messie, du Sauveur issu de la Maison de David.
C’est de Lui, en effet, de Jésus-Christ, que David parle.
Notre psaume est un psaume messianique tout chargé de promesses et rempli de la joie que le croyant de l’Ancien Testament éprouvait en songeant au Sauveur qui devait venir.
David glorifie l’Eternel – Jéhovah, le nom que Dieu s’est donné, lorsqu’il offrit à Israël de devenir son peuple élu et de conclure avec lui une alliance de pardon, de grâce, de paix et de salut en prévision du Messie-Rédempteur. C’est bien lui le Roi de gloire dont David désire si ardemment la venue et l’entrée dans le tabernacle de ce monde sur la montagne de Sion, figure biblique de l’Eglise de la nouvelle Alliance.
<<Portes, élevez vos linteaux, que le roi de gloire fasse son entrée>>. Et il est venu : <<Lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils>>. Ce que les patriarches, les prophètes et les rois croyants avaient tant attendu et désiré s’est accompli.
<<La lumière est venue dans le monde>>. Mais <<les siens ne l’ont point reçue>>.
Il faut aujourd’hui comme jadis, que les portes s’ouvrent une à une, que les linteaux qui écrasent les cœurs – l’incrédulité et l’ignorance, l’orgueil – se lèvent pour laisser entre le roi de gloire. Cet appel est toujours nécessaire. Oh ! combien nous avons intérêt à entendre cet appel, à ouvrir nos cœurs à celui qui frappe à la porte ! Car qui est-il, ce Messie-Roi Jésus-Christ ? Il est tout d’abord le Créateur et le souverain Maître et Juge de ce monde, qui tient entre ses mains toutes choses, ainsi que la destinée de chacun d’entre nous. <<A l’Eternel la terre et ce qu’elle renferme, le monde et ceux qui l’habitent ! Car il l’a fondée sur les mers, et affermie sur les fleuves>>. Quand on songe à notre monde, à ces milliards d’hommes qui errent ici-bas comme des brebis sans berger, sans songer à Celui qui les a créés, à ce monde perdu qui vit sans Dieu et sans espérance dans une ignorance aveugle et volontaire, quel triste spectacle ! Les voilà qui traînent leur misère, qui se démènent dans une lutte folle pour les biens éphémères de cette terre, qui vivent et qui meurent comme des fourmis sans âme, et ne cherchent pas la face de leur Dieu et Créateur, comme s’ils étaient venus au monde pour rien, pour disparaître à jamais après quelques années vécues dans la misère et dans l’angoisse !
Ils oublient le Dieu qui les a formés, qui les a faits à son image, pour le servir dans la joie, dans l’innocence, la pureté et une perfection éternelle. Faut-il être insensé pour gâcher ainsi la vie en abandonnant son Créateur, le Roi de gloire ?
Oui, mais cette folie des hommes s’explique par leur crainte, une craint justifiée : car ce Roi de gloire, qui est le souverain Maître de l’univers, est aussi le Juge. Et comme l’homme ne tremblerait-il pas devant la perspective d’un juste jugement, depuis que le péché a pris possession du cœur et de la vie des enfants d’Adam ? <<Qui pourra monter à la montagne de l’Eternel ? demande le Psalmiste. Qui s’élèvera jusqu’à son saint lieu ?>>
En d’autres termes : Qui pourra affronter le jugement du Roi de gloire ? Réponse : <<Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur>>. Or quand nous nous examinons nous-mêmes, nous devons bien dire avec David (Ps. 51 :7) : Voici, je suis né dans l’iniquité, et ma mère m’a conçu dans le péché>>.
<<Toute notre justice est comme un vêtement souille’>>.
Regardons nos mains, notre cœur, notre âme, nos lèvres ! Avec Paul nous devons avouer : <<Je vois dans mes membres une loi qui me rend captif de la loi du péché>>. C’est là ce qui incite les hommes à s’éloigner de Dieu, à fuir le roi de gloire, au lieu de <<chercher sa face>> et à faire comme s’il n’existait pas ou comme s’il vivait à l’écart, lointain et sans s’occuper de nous. Et lorsqu’il frappe à la porte des cœurs, ces portes restent fermées, les linteaux ne s’élèvent pas, pour laisser passer le Roi de gloire. On le comprendrait, si le Roi de gloire ne se présentait que comme le Créateur et juge redoutable, comme l’Eternel fort et puissant dans les combats contre le monde pécheur, l’Eternel des Armées ! Mais il vient à nous de toute autre manière : doux et humble de cœur, plein de grâce et de miséricorde, tel qu’il est venu selon la promesse, à l’aube de la nouvelle Alliance. C’est ainsi que David l’a vu d’avance en esprit, lorsqu’il dit : <<La bénédiction de l’Eternel, la miséricorde du Dieu de son salut, - voilà le partage de la génération qui l’invoque, de ceux qui cherchent ta face, de Jacob !>>
Le Roi de gloire n’est pas forcément un roi redoutable qui punit l’iniquité, mais est devenu le Rédempteur du monde qui a pitié des pauvres pécheurs et qui leur fait miséricorde. Le mot hébreu traduit par miséricorde signifie à vrai dire justice.
C’est sa propre justice, une justice parfaite que le Dieu Sauveur donne en partage à ceux qui cherchent sa face, qui viennent à lui avec un cœur pénitent et brisé ! Il peut et veut le faire, parce qu’il a accepté d’entrer lui-même dans la lutte contre nos ennemis. Lorsque David le décrit comme l’Eternel fort et puissant, puissant dans les combats, il songe à ce combat que le Messie Fils de Dieu allait livrer à nos ennemis, Satan, le péché et la mort, et à sa victoire sur la croix, par sa mort innocente et sa glorieuse résurrection. Luther chantait :
<<A quoi servent tous nos travaux dans ce péril extrême ?
Pour nous combat le vrai héros choisi par Dieu lui-même.
Connais ce Sauveur, C’est Christ le Seigneur,
Le Dieu saint et fort, dans la vie et la mort,
Ton Rédempteur suprême !>>
Voilà le Roi de gloire ! Ouvrons toutes grandes nos portes et nos cœurs. Depuis sa première venue, il demeure parmi nous avec son Evangile et règne sur son Eglise. C’est là que tout pécheur contrit peut le trouver.
En effet quiconque ouvre la porte de son cœur à ce Roi de gloire est comblé de ses bénédictions : <<Il obtiendra la bénédiction de l’Eternel, la miséricorde du dieu de son salut>>.
Oui, grâce à Jésus nous avons le pardon, la rémission de tous nos péchés. En Jésus-Christ Dieu nous considère comme justes, de sorte que nous pouvons nous approcher de lui sans crainte. Qui pourra monter à la montage de l’Eternel ? La réponse de David reste bien la même : <<Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur>> ; mais c’est une réponse sans crainte, car par Jésus nous sommes purifiés et lavés. David en a fait l’expérience : <<Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées, et dont les péchés sont couverts ! Heureux l’homme à qui le Seigneur n’impute pas son péché !>> (Rom. 4 :8). Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ! Lave-moi, et je serai plus blanc que la neige ! Efface toutes mes iniquités>> ! (Psaume 51). Et Dieu l’a fait, car, comme Abraham, <<David crut, et cela lui fut imputé à justice>>.
Il suffit pour cela de ne plus se mentir à soi-même, mais de croire à la vérité divine et d’accepter l’offre du pardon dans l’Evangile de Christ. <<Qui s’élèvera jusqu’à son lieu saint ?
Celui qui ne livre pas son âme au mensonge et qui ne parle pas pour tromper, mais qui cherche ta face>>.
Ouvrez vos cœurs au Roi de gloire, et vous trouverez auprès de lui, chaque jour, toujours à nouveau, un pardon entier.
Et ce n’est pas tout : <<Celui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec Lui ? – En effet, n’est-il pas selon David le Roi de gloire, l’Eternel à qui appartient <<la terre et tout ce qu’elle renferme, le monde et ceux qui l’habitent, l’Eternel fort et puissant ? Oh ! que nous sommes aveugles, sots et pusillanimes, nous chrétiens, qui connaissons Jésus et cependant ne savons pas nous débarrasser de nos pauvres soucis et de nos craintes mesquines ! Comme si notre Seigneur n’était pas ce Roi de gloire, mais un pauvre petit potentat impuissant ! Que peuvent nous faire les hommes et les événements, si Christ est pour nous ? Sans sa volonté, pas un cheveu ne peut tomber de nos têtes ! Elevons les linteaux des portes de notre cœur, les lourds fardeaux de nos inquiétudes charnelles ! Lui qui nous a sauvés du péché, de la mort et de l’enfer, veille aussi sur notre corps, notre santé, les êtres qui nous sont chers, notre bonheur terrestre. Rien ne lui échappe ; la terre lui appartient, l’histoire du monde aussi. C’est lui qui la dirige au profit des siens. Et s’il permet quelque adversité, elle doit concourir au bien de ceux qui sont à lui et qui l’aiment !
Le Roi de gloire nous donne aussi la certitude de la vie éternelle, son propre partage, car <<nous sommes cohéritiers avec lui>>. C’est à cette gloire céleste que pense David, lorsqu’il parle de ceux qui s’élèvent à son lieu saint>>.
Quand le Roi de gloire nous appellera, à l’heure du trépas, c’est Lui qui ordonnera aux portes du Royaume céleste d’élever leurs linteaux, pour livrer passage aux siens. Lorsqu’il reviendra dans sa gloire, au dernier jour, il ressuscitera les corps de ceux qui dorment sous la terre. Et croyons-le, il en a le pouvoir, <<car la terre avec tout ce qu’elle renferme est à l’Eternel>>. Et il est la résurrection et la vie.
Ouvrons lui nos cœurs, et que cette période de l’Avent soit bénie pour tous pour l’accueillir dans la joie et l’agresse lors de sa venue prochaine.
Que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, garde vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
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