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« Je crois la communion des saints, la rémission des péchés. »
Eternel, écoute ma voix, car je fais appel à toi, aie pitié de moi et exauce-moi !
Mon cœur dit de ta part : « Recherchez-moi ! » Je te recherche, Eternel !
L'Eternel est ma lumière et mon salut : de qui aurais-je peur ?
L'Eternel est le soutien de ma vie : qui devrais-je redouter ?
Je demande à l'Eternel une chose, que je désire ardemment : je voudrais habiter toute ma vie dans la maison de l'Eternel, pour contempler la beauté de l'Eternel et pour admirer son temple.
Espère en l'Eternel ! Fortifie-toi et que ton cœur s'affermisse ! Espère en l'Eternel !
Introït : psaume 27
La méditation du matin
« Je crois la communion des saints, la rémission des péchés. »
La communion des saints et le pardon des péchés
Chers délégués et bergers de paroisses,
Frères et soeurs,
Rappelons comme une évidence que le Credo n'est pas la parole divinement inspirée. Cependant, nous n'a-vons pas le pouvoir de modifier ce texte qui, dans sa version actuelle, appartient à la chrétienté tout entière.
Vous connaissez par exemple cet avis de Luther au sujet de la traduction La communion des saints « qui ne veut rien dire et n'a pas de sens en allemand. Pour parler vraiment allemand, affirmait le Réformateur, on devrait dire : la communauté des saints, c'est-à-dire la communauté dans laquelle il n'y a que des saints ou, mieux encore, une sainte communauté. » Et d'ajouter, prudent : « Je dis cela pour faire comprendre l'ex-pression communion des saints. Les gens se sont habitués à elle, et c'est une habitude dont ils auront du mal à se défaire. On crie à l'hérésie, en effet, dès qu'on change un mot. »
Ainsi, cette partie de l'article serait seulement synonyme de la précédente : « Je crois la sainte Eglise uni-verselle », insistant sur le corps que constituent les fidèles appelés à témoigner de l'Evangile.
Pourtant, Luther lui-même ne semble pas totalement satisfait par cette thèse de la simple redondance. Il écrit ailleurs que le troisième article du Credo doit être « expliqué à partir de la sanctification, car c'est de cela dont il est question ici. Le Saint-Esprit, en effet, est présenté et décrit dans sa fonction qui consiste à sancti-fier les hommes. Il faut prendre comme point de départ le mot Saint-Esprit.
Dans cette vie terrestre, poursuit le Réformateur, le Saint-Esprit commence notre sanctification et la fait progresser de jour en jour en utilisant ces deux moyens : l'Eglise chrétienne et le pardon des péchés. » Et encore : « Nous croyons en celui qui nous appelle chaque jour par la Parole et qui, par cette Parole et par le pardon des péchés, nous donne la foi, l'augmente et la fortifie. »
C'est ici le développement de la brève mention du Petit Catéchisme : « C'est [l'Esprit] qui, dans cette Egli-se, me remet chaque jour pleinement tous mes péchés ».
Luther explique comment la foi du chrétien est augmentée et fortifiée :
« C'est dans la chrétienté que nous sommes invités à chercher et trouver chaque jour le pardon des péchés, offert dans la Parole et les signes sacrés pour consoler et relever notre conscience tant que nous vivons dans ce monde. » Et encore : « Nous croyons aussi que, dans cette Eglise chrétienne, nous avons le pardon des péchés qui est offert dans les saints sacrements et dans l'absolution, ainsi que dans les nombreuses paroles de consolation et de réconfort qui abondent dans l'Evangile. Il convient donc ici de parler des sacrements, et en fin de compte de l'Evangile et de tous les ministères dans l'Eglise chrétienne. »
« Il convient ici de parler des sacrements », souligne Luther dans ce commentaire du 3e article.
La communion des saints et le culte
Cette réflexion vaut donc pour le culte, écrin de « la Parole et des signes sacrés » qui nous offrent la rémis-sion des péchés. Dans son Commentaire de la Genèse, le Réformateur rappelle combien ces mystères sont liés : « Dans le Nouveau Testament, nous avons le baptême et le sacrement de l'autel comme signes visibles de la grâce qui nous donnent la certitude que nos péchés ont été supprimés par les souffrances du Christ et que nous sommes rachetés par sa mort. Ainsi, l'Eglise n'a jamais été sans signe, de sorte que les hommes ne pourraient savoir où trouver et rencontrer Dieu... » Et plus loin : « Parole, baptême et sainte cène sont pour nous les signes certains du soleil de la grâce. » L'Apologie de la Confession d'Augsbourg offre cette syn-thèse saisissante: « Selon l'Evangile, le culte, c'est tout particulièrement vouloir recevoir de Dieu la rémis-sion des péchés, la grâce et la justice. »
La communion des saints, simple synonyme de l'Eglise chrétienne ? Pourtant, si l'on conserve le mot communion, j'aime cette idée selon laquelle les « saints » ne sont pas seulement les personnes saintes, mais aussi les choses saintes, comme le dit l'apôtre Paul : « La coupe de bénédiction que nous bénissons n'est-elle pas la communion au sang de Christ ? Le pain que nous rompons n'est-il pas la communion au corps de Christ ? Puisqu'il y a un seul pain, nous qui sommes nombreux, nous formons un seul corps, car nous participons tous à un même pain. » 1Co 10.16
Aux sacrements par lesquels nous recevons le pardon des péchés, Luther ajoute l'absolution : parole de libération prononcée sur l'assemblée. Ajoutons les psaumes, les hymnes et les cantiques spirituels au sujet desquels Paul déclare qu'ils édifient l'Eglise et la remplissent de l'Esprit. Ep 5.17
Le lien entre ces trois affirmations : je crois l'Eglise universelle, la communion des saints, la rémission des péchés, n'en est-il pas plus éloquent ? A défaut de pouvoir en corriger la traduction, comprendre la communion aux « signes visibles de la grâce » que sont le baptême et la cène, ne renforce-t-il pas notre dépendance à l'assemblée des croyants, tous ceux qui ont été justifiés par la foi et qui pour cette raison sont appelés des saints, que ce soit en un lieu donné ou dans le monde entier ?
La communion des saints et la persévérance
Eclairer ainsi le Credo ne nous rend-il pas surtout le culte encore plus désirable, comme un allié indis-pensable « pour consoler et relever notre conscience tant que nous serons dans ce monde ?
Ce « concile » 2010 a choisi pour thème Le culte et ses moments forts. La persévérance pour notre foi nous est accordée par Dieu tous les jours, et particulièrement le dimanche : célébrer le culte est l'évène-ment majeur d'une Eglise. C'est le moment où nous recevons le pardon de notre Seigneur, où nous som-mes nourris par sa parole et ses sacrements. C'est le moment où nous pouvons retrouver nos frères et soeurs en Christ, où nous recevons d'eux un puissant encouragement. C'est le moment où nous venons ensemble louer notre Seigneur.
En ces jours qui sont les derniers, cette communion aux saints, cette communion aussi à « la parole et aux signes sacrés » écrit Luther, sont plus importantes que jamais. Aimons cette audience à laquelle le Roi des rois convoque son peuple ! Faisons aimer, dans nos familles, cette convocation divine avec la chrétienté tout entière et sachons en expliquer les mystères à nos enfants. Conservons sa beauté qui fait notre identité parmi les protestants évangéliques mais sachons aussi innover ses formes liturgiques et enrichir son hymnologie.
Puissions-nous dire toujours avec le psalmiste : Je suis dans la joie quand on me dit : « Allons à la maison de l'Eternel ! » Ps 122
Dieu bénisse cette assemblée du synode, Amen !
Citations tirées de Bonne Nouvelle n°24 et 31,
Du rapport d'activité de St-Sauveur Paris 2010
La pastorale se lève.
Prière
Tags : pensée
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