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Par lutherien le 29 Mars 2010 à 17:56
Seigneur notre Dieu, tu as donné aux hommes un modèle d'humilité, en voulant que notre Seigneur prenne un corps humain et qu'il soit soumis à la croix. Accorde-nous la grâce de garder les enseignements de sa passion, pour que nous ayons part à sa résurrection. Nous t'en prions au nom de Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur, qui vit et qui règne avec toi, Père, et le Saint-Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles. Amen !
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Par lutherien le 13 Mars 2010 à 18:42
Sermon pour le 4°dimanche du Carême, Matthieu 26.59-68
Ce matin, Matthieu nous emmène au tribunal. Là se déroule le procès de Jésus. Le Saint Esprit invite le peuple des croyants à s'asseoir dans la salle d'audience pour lui montrer comment un innocent a payé pour les coupables.
Ce n'est pas un spectacle pour distraire ; ce serait plutôt un culte spécial qui doit nous aider à grandir dans le repentir et l'adoration. Le thème de notre message sera le suivant : Jésus comparaît devant ses juges.
Examinons l'attitude du tribunal et écoutons la défense de Jésus
I
Comme nous le savons, Jésus a été arrêté dans le jardin de Gethsémané. Tandis qu'il est pris d'une crise d'angoisse proche de l'agonie, Judas est en chemin avec la garde et un mandat du sanhédrin. Le sanhédrin, c'est le tribunal qui s'occupe des affaires religieuses... Jésus est conduit pour comparaître devant Caïphe, le grand prêtre en fonction cette année-là. La cour suprême a été réunie d'urgence. Rappelez-vous que Jésus est très populaire. Trop d'histoires extraordinaires circulent à son sujet ! Trop de malades ont bénéficié de ses formidables guérisons ! Il faut donc que le complot ait une apparence de justice. Ainsi le peuple pourra difficilement contester son exécution.
Matthieu nous montre comment, dès le départ, ce procès est un véritable coupe-gorge. L'apôtre explique que «les chefs des prêtres, les anciens et tout le sanhédrin cherchaient un faux témoignage contre Jésus afin de le faire mourir.» (v.59). Le ton est donné. On sait quel est le but du procès.
Le problème, c'est que le dossier est vide. Alors, on a cherché des témoins à charge. Selon la Loi, en effet, une condamnation - a fortiori une peine capitale - s'obtient au minimum sur la déposition de deux témoins.
L'accusation a donc travaillé en ce sens. Deux personnes - que l'on a probablement soudoyées - affirment avoir entendu Jésus déclarer : je peux détruire le temple de Dieu et le rebâtir en trois jours ! Le tribunal possède enfin un chef d'accusation : la loi dit en effet que quiconque parlerait contre Dieu ou contre un lieu sacré serait puni de mort.
Mais c'est faux. Jésus ne s'est jamais exprimé de cette façon. Il a dit à ses ennemis qui cherchaient déjà à le faire mourir : «Détruisez ce temple et je le rebâtirai en trois jours ». Il parlait du temple de son corps.
Les barons du judaïsme savent bien que Jésus respecte le temple. Par deux fois, il en a chassé les marchands : «Le temple est un lieu de prière - leur a-t-il crié - et vous en avez fait une caverne de voleur ! » Leur accusation est donc cousue de fils blancs : l'accusé n'a jamais été présumé innocent.
Voilà comment l'homme arrive à donner une apparence biblique à ses mauvaises œuvres. D'abord il pèche, ensuite il cherche dans la Bible un argument qui lui permette de légitimer ou de couvrir sa faute. Beaucoup de fausses doctrines sont nées ainsi dans la chrétienté. C'est pourquoi l'Eglise a besoin de théologiens chevronnés, capables de débusquer la moindre erreur. Voici pourquoi aussi, je passe du temps avec les nouveaux-venus, en semaine, pour étudier notre catéchisme : l'admission comme membre communiant de l'Eglise est une affaire sérieuse ! Chacun doit pouvoir exprimer facilement (et correctement !) sa foi. Une communauté ne peut grandir, en nombre et en sagesse, sans une bonne assise doctrinale... Elle doit pouvoir examiner toute chose à la lumière de la Parole.
Mais revenons à Caïphe, le président du tribunal. Il pense tenir enfin une accusation suffisante. Cette parole de Jésus (son allusion au temple), interprétée astucieusement, peut justifier la peine de mort. Pourtant Jésus garde le silence. Nous tenterons dans un instant de dire pourquoi.
Alors, Caïphe, agacé par ce mutisme, sort le grand jeu. Il somme Jésus de dire sous serment s'il est vraiment «le Christ, le Fils de Dieu». L'instant est solennel. Quiconque fait une déclaration sous serment prend Dieu pour juge ! S'il ment, il se fait parjure et pèche contre le 2e et le 8e commandement. Soulignons, en passant, que Caïphe vient de faire un aveu. En demandant : es-tu le Christ, le Fils de Dieu, il donne l'exacte définition du Messie annoncé par les prophètes !
Nous vérifions ici ce que l'Ecriture dit des ennemis de la foi. Ils sont capables d'invoquer le nom de Dieu pour donner à leurs méfaits une apparence de pureté religieuse. L'heure vient, dit Jésus où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu...
Leur orgueil est tel qu'ils croient servir une cause juste en débarrassant Israël d'un faux Messie. Ils se prennent pour les gardiens de la Vérité. Combien de faux arguments, enrobés d'humanité, cachent ainsi des causes mauvaises. Songez au débat sur l'euthanasie active par exemple, ou à l'avortement ; à la discrimination positive, à la course effrénée au rendement... Oui, le récit d'aujourd'hui nous permet d'évoquer le péché des grands, des politiques, des hautes personnalités, voire des chefs religieux.
Lorsque Jésus donne sa réponse, Caïphe joue l'outragé. Il déchire ses vêtements en signe d'abattement, de repentir et de consternation. Enfin ! Il tient le blasphème suprême de la bouche même de l'inculpé ! En effet, Jésus lui a répondu comme s'il était le Maître du ciel et de la terre.
Pourquoi cette haine du tribunal contre Jésus de Nazareth ? La Bible nous montre que l'hostilité contre le Royaume de Dieu est toujours plus forte chez les grands de ce monde et surtout chez ceux qui professent une fausse piété.
Pourquoi cet acharnement contre un Christ qui n'avait même pas de prétentions politiques ? Sans doute, en partie, parce que les Juifs craignaient qu'il porte atteinte à leur autorité, qu'il finisse par déstabiliser leur influence et surtout par nuire à leurs privilèges.
Mais il faut chercher une autre raison, bien plus grande, et celle-ci est universelle : les chefs religieux ne voulaient pas reconnaître leurs péchés, leur indignité naturelle. Ils ne voulaient pas confesser avec la Bible : «Il n'y a pas d'homme qui soit pur, pas même un seul ! » Ils ne voulaient pas renoncer à la très haute image qu'ils avaient d'eux-mêmes. Qu'avaient-ils donc besoin d'un sauveur ? Ne se sentaient-ils pas parfaitement dans la ligne de Moïse ?
Ils étaient des modèles d'austérité et de piété ! Jésus leur avait dit pourtant (Luc 16.15) : «Vous cherchez à paraître justes devant les hommes, mais Dieu connaît votre cœur. De fait, ce qui est très estimé parmi les hommes est abominable devant Dieu ».
Le seul vrai obstacle qui empêche le Christ d'entrer dans les cœurs, c'est l'impénitence et non le manque de preuves et de témoignages. Jésus avait dit à ses ennemis : «Vous ne voulez pas venir à la lumière de peur que vos œuvres soient dévoilées».
En tous cas, Caïphe a bien joué son rôle de chef religieux outragé ! Sa mise en scène a impressionné les membres du sanhédrin. Ils ne l'ont jamais vu dans cet état... Le président ne laisse à personne le temps de réfléchir. Aussitôt, il profite de l'effet de surprise pour porter le coup de grâce : «Qu'avons-nous encore besoin de témoins ? Vous venez d'entendre son blasphème. Qu'en pensez-vous ? » (v.65) Tous répondent : « Il mérite la mort». Rideau !
Les membres du tribunal font bloc derrière Caïphe. Matthieu dit que tous approuvent la sentence. C'est l'unanimité dans la honte. Les crimes commis dans l'approbation générale donnent moins l'impression d'être coupable... En plus, le procès s'achève d'une manière lamentable : on se lève, on insulte Jésus, on le gifle, on lui crache au visage. Le Fils de Dieu subit vraiment la méchanceté des hommes.
Frères et sœurs, ne croyons surtout pas que les scribes et les pharisiens soient une race de pécheurs périmée. Il y aura des scribes et des pharisiens jusqu'au retour du Christ. Il y a un pharisien qui sommeille dans le cœur de chaque chrétien... C'est pourquoi, soyons sur nos gardes !
II
Ecoutons maintenant comment Jésus défend sa cause. Son système de défense est très simple, très sobre et très court.
Caïphe a entendu les faux témoins ; il se tourne vers l'accusé et lui lance : « Ne réponds-tu rien ? » Mais Jésus garde un silence obstiné. Etrange non ? Lui qui a toujours eu la répartie divinement facile... On a le droit d'interpréter ce silence. Il y a des silences qui parlent, qui en disent long.
Jésus se tait parce que l'accusation concernant le temple est tellement ridicule qu'elle ne mérite pas le moindre commentaire. Si les termes de l'accusation avaient été exacts, la foule aurait réagi depuis longtemps : elle aurait elle-même lapidé ce blasphémateur !
Jésus se tait parce que ce procès n'est qu'un simulacre. On fait semblant de s'informer sur sa personne et son œuvre, alors qu'il a toujours agi au grand jour, prêchant clairement le Royaume de Dieu. Toujours, il s'est appuyé sur le témoignage des prophètes. Publiquement, il a accepté la contradiction avec les chefs religieux et les théologiens. Et comme si ce n'était pas suffisant, il a prouvé sa divinité par de nombreux miracles.
Il y a un temps où Dieu, après avoir parlé, se tait. Parce que ce qu'il a dit est suffisant et complet. C'est le cas de notre Bible. Dieu y a parlé en détail ; ensuite, il y a mis un point final. Maintenant donc, Jésus se tait après avoir donné à ses compatriotes une consigne précise : «Heureux ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent ».
Agacé par ce silence qu'il interprète comme un manque de respect, Caïphe en profite pour attaquer : «Es-tu le Christ, le Fils de Dieu ? »
Cette fois, Jésus sort de sa réserve. Comme toujours, il va donner une réponse profonde et géniale. Il commence par répondre : « Tu l'as dit ».
En d'autres termes : « Caïphe, tu sais très bien que je suis le Christ, le Fils de Dieu. Tu sais très bien que je n'ai jamais caché mon identité à personne.
J'ai répondu plusieurs fois à cette question lorsque tu m'envoyais des délégations de théologiens. Tu sais très bien que je n'ai pas été un Messie clandestin, ni un charlatan. J'ai supporté la confrontation, la comparaison, la contradiction ; je ne suis pas un imposteur. Mes oeuvres, mes paroles, mon témoignage, mes arguments sont conformes aux écrits des prophètes. Donc, Caïphe, tu sais qui je suis, mais tu ne veux pas de la vérité».
Puis Jésus ajoute : «Je vous le déclare : vous verrez désormais le fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu et venant sur les nuées du ciel ». En clair : ils verront sa puissance quand il ressuscitera et que l'Evangile sera prêché à toutes les nations.
Nous l'avons dit : ce fut le point de non-retour. Jésus signe lui-même son arrêt de mort. Dans quelques heures, croit-on, ce sera une affaire classée.
C'est alors que Jésus leur lance un formidable défi, déjà annoncé par Esaïe :
« Celui qui était frappé et dont on détournait le visage régnera à jamais sur toutes les nations ; il aura une postérité nombreuse, et son règne ne finira jamais ! » (Es 53)
Caïphe avait employé l'expression Fils de Dieu. Jésus emploie l'expression Fils de l'homme, pour lui rappeler que cet homme qu'il torture et maltraite régnera à la droite de Dieu. C'est une manière de répondre à sa question : Es-tu le Fils de Dieu. En même temps, Jésus annonce quelque-chose d'important : dans le Royaume du Père, le Fils a tous les honneurs. Bien plus : lui seul en ouvrira les portes à tous ceux qui l'auront reçu comme leur seigneur et sauveur. Hélas, il les fermera aussi à tous ceux qui l'auront rejeté.
Autrement dit, ce Jésus condamné aujourd'hui reviendra dans sa gloire pour juger les vivants et les morts. Caïphe pensait en avoir fini avec le Nazaréen, mais il est précisément le rejeton d'Isaï dont le règne s'étendra sur la terre entière.
Pour l'heure, notre Seigneur a rendu son ultime témoignage. Mais quel exemple, ici encore, d'obéissance et de détermination !
Mes amis, bénissons le Saint-Esprit de nous avoir emmenés ce matin au tribunal. Car ici, nous voyons une nouvelle fois quel défenseur nous avons. Contre nos péchés, nos misères, le monde et le diable, nous avons un avocat puissant et redoutable !
Il défendra notre cause devant ceux qu'il a vaincus par sa croix et sa résurrection nous sauvera ! Puissions-nous apprendre à l'apprécier et à le servir de plus en plus, à mesure qu'il nous montre jour après jour combien il nous a aimés !
Amen.
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Par lutherien le 16 Janvier 2010 à 21:16
Chers amis,
L'Association évangélique luthérienne de bienfaisance (AELB) qui vient en aide à nos Eglises à Haïti soutient notamment les paroisses et le séminaire de Port-au-Prince et de Petion-Ville. Pour les aider, elle lance un appel aux dons ; ils seront remis sur place à nos frères et sœurs sinistrés : Monsieur le pasteur Martin Jautzy, AELB, 14 Rue du Pasteur Schroeder, 67 340 Schillersdorf, par chèque libellé au nom de l'AELB - Séisme Haïti.
Ceux qui lisent l'anglais peuvent aussi se tenir au courant de l'évolution dans notre église sœur haïtienne (du moins de l'évolution des nouvelles qui nous parviennent) en allant sur http://www.lcms.org/ca/worldrelief/dnews . Vous y trouverez une carte interactive de Haïti avec, à gauche, les nouvelles infos concernant l'EELH qui se rajoutent au fur et à mesure qu'elles sont connues et une flèche qui renvoie à l'endroit dont ils parlent.
Il y avait déjà des équipes de bénévoles de la LCMS sur place, engagées dans un programme d'alimentation. Nos frères américains sont donc déjà sur place. Si nous devons passer par eux, nous serons sûrs que notre aide parviendra aux nécessiteux. Voici pourquoi il est préférable, selon moi, de privilégier nos associations synodales.
Des nouvelles également sur le Forum Evangélique Luthérien au fur et à mesure que l'on peut en obtenir, dans la rubrique "SALON", sous "Haïti, je t'aime", sujet lancé sous ce titre par Berger.
Dieu suscite en vos cœurs la générosité et la bienfaisance !
Pasteur François Poillet
Eglise év. luthérienne libre
www.elc-mulhouse.org
21 Chemin des Ardennes, 68 100 Mulhouse
Tél.: 03 89 44 27 00 - 06 07 08 80 86
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